Et si l’avenir du ski était le ski de rando ?

Cet article à été rédigé par Julien Pailler dit “Ju”, un fidèle Green Rider.

Tu souhaites toi aussi partager une session ou une expérience de vie inspirante ? Lance-toi et contacte nous par email (pierre@lagreensession.com).


Avec la fermeture des remontées mécaniques je redécouvre la montagne en hiver, son silence (parfois oppressant et pesant), ses paysages blancs. Une épaisse couche de neige donne des airs de Canada, ou de Laponie à nos contrées savoyardes. Cette année, chaque descente devra se mériter, il faudra monter à la seule force des mollets.

Arrivé au parking à la fraîche puisque du coup je ne suis pas obligé d’attendre 9h, l’ouverture des remontées. Le parking est donc bien vide, mais pas complètement désert, quelques courageux sont également sur le départ . Il fait bien sombre. Le jour n’est pas encore levé. L’ambiance est particulière… Il est temps de s’équiper, il faut mettre les chaussures, sortir les skis et mettre les peaux (oui la prochaine fois je mettrai les peaux avant, bien au chaud dans le garage !), prendre le sac et surtout ne rien oublier : pelle, sonde, DVA, frontale, poumons, jambes et surtout… un bout de rebloch’ et du sauc’ pour le sommet.

Et c’est parti, à la lumière de la frontale, la montée commence dans la nuit et le silence. C’est une sensation qui est très difficile à décrire mais quel plaisir, quel kiff. Petits arrêts photos, profiter du paysage, de la montagne. Je croise quelques randonneurs avec lesquels j’échange des infos, qualité de la neige, passages à privilégier, les coins à éviter, on retrouve une proximité, une bienveillance.

Une fois en haut je m’aperçois que malgré le fait d’avoir croisé des randonneurs, les traces sont peu nombreuses et le choix d’itinéraires est vaste, bref que du bonheur. Et le plus grand plaisir c’est de pouvoir partager ce moment avec mes filles, qui apprécient l’effort, le fait de se lever tôt (très tôt) avec pour seule récompense une vue, une ambiance, un lever de soleil, un bout de fromage assis dans la neige avec vue sur les montagnes.

Par respect, je vous épargnerai les commentaires sur la descente, c’est une succession de virages cartes postales, la neige jusque par-dessus la tête, quelques rayons de soleil qui viennent faire fondre les flocons qui sont restés sur le visage, bref… rien de spécial.

Et comme en haut les choix de lignes étaient multiples et bien courageusement, on remet les peaux, et on remonte, tout se mérite, on fait chauffer les cuissots !!

“On en vient à se poser la question, pourquoi a-t-on développer autant de remontées mécaniques, défigurer les paysages avec les installations.”

De retour en bas, les restaurateurs s’étant adaptés, on arrive même à avoir un p’tit vin chaud à emporter. Ce moment est presque devenu un rituel. Il faut dire que le mois de janvier nous a offert de très belles conditions. J’ai pu en profiter avec mes filles tous les week end, oui c’est dur d’habiter à la montagne !

C’est durant ces moments qu’on en vient à se poser la question, pourquoi a-t-on développer autant de remontées mécaniques, défigurer les paysages avec les installations, amener toujours plus de monde, augmenter les débits des télésièges, toujours plus vite, plus haut, surexploiter la montagne !

Cette crise sanitaire, aux conséquences si terribles, poussera je l’espère les stations à se recentrer vers l’essentiel : la nature. La montagne doit rester un milieu naturel, parfois hostile, ce n’est pas un parc d’attraction où tout est maitrisé. Chaque descente, se mérite.


5 Commentaires sur “Et si l’avenir du ski était le ski de rando ?

  1. REMI says:

    Bonjour,

    Je viens de lire l’article . Je dois dire que je pensais de la même façon avant l’arrêt des stations de skis . Je me disais que les stations de skis était une véritable catastrophe écologique . J’imaginais un monde utopique ou tout le monde ce bougerais pour faire du ski de rando et enfin on pourrait enlever les vilaines remontées mécaniques et dètruirent les vilaines barres d’immeubles.
    J’habite en montagne et je travail comme accompagnateur en montagne et bien-sur pratiquant de ski de randonnée .
    Voila, arrive ce qui devait arriver ; Les stations ferment !!! Les touristes changent enfin leurs habitudes et bougent un peu leurs petites jambes engourdies par le télétravail en pratiquant raquettes et ski de randos. Tout le monde veut aller dans l’endroit le plus sauvage de la montagne ( La classe sur Instagram!!! ) et surtout aller la ou personne ne va .
    Bon trop bien tout le monde est content les écolos vont pouvoir militer pour démonter les stations de skis, les touristes font leurs petites expérience d’aventurier instagrameur. Chouette la vie en rose .
    SAUF QUE !!!!! Je suis partis à la recherche du chamois, du chevreuil , du tétra-lyre, du lièvre variable pour leurs demander leurs avis sur cette nouvelle pratique des sports de montagne. Ben je n’ai trouver personnes . Ils sont partis ou morts d’épuisement à force de dérangements répétés. Alors c’est vrai j’exagère un tout petit peu mais vraiment pas beaucoup. Je voudrais juste faire prendre conscience que l’augmentation du nombre de personnes en montagne sauvage n’est pas sans conséquence surtout sur la faune ( Bon je ne parle des détritues laisser par les soit disant amoureux de la montagne enfin du chrono sur strava) .
    Pour pratiquer la randonnée en raquette ou en skis, il faut être bon sportivement, en météorologie, nivologie et AUSSI vous devez connaitre la faune, savoir comment elle vie pour la déranger un minimum .

    La montagne n’est pas qu’un terrain de jeu c’est aussi le lieu de vie pour la faune sauvage

    Amicalement

  2. REMI says:

    Pierre
    Si c’est toi qui écris les petits billets sur ce blog je pense que çà vaut le coup de faire un petit article sur la faune sauvage et la pratique de la rando en hiver . C’est trés important cette sensibilisation

    bien à toi

    Rémi

  3. Stéphane says:

    Bonjour,
    Bien qu’habitant dans une des vallée les plus équipée en remontées mécaniques du monde , j’arrive à vivre ce genre d’expérience intimiste et sauvage régulièrement, la montagne est grande les choix d’itinéraire sont nombreux si l’on s’autorise à sortir des pistes. Bien sûr que les domaines skiables ont des défauts mais comment accueillir ces milliers de vacanciers en quête d’activités extérieurs? Pour moi le problème c’est la fréquentation plus il y aura d’humain dans un lieu moins la nature aura sa place et que ce soit en ski alpin ou en ski de rando le problème est le même. Il n’y à qu’a voir les parking plein au départ des itinéraires de rando le weekend. Alors ne vaut t’il pas mieux ces “parcs” à ski ou l’on essaye de concentrer la fréquentation? Quelles seront les solutions alternatives?

  4. Ju says:

    Le juste équilibre existe il vraiment ? Pas évident s il faut concilier intérêts économiques, écologie, respect de la faune et de la flore, mais si chacun fait attention et respecte le milieu dans lequel il évolue peut être que …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *